Rutebeuf ‹rütbö´f› (ant. Rustebeuf). – Poeta francese (sec. 13º). Forse originario della Champagne, visse a Parigi, dove condusse la misera esistenza del giullare. Forte temperamento polemico, prese parte ai dibattiti del suo tempo predicando la santità della crociata (La voie de Tunis; La complainte de Costantinople), attaccando il clero/”>clero mondano e corrotto (Les ordres de Paris), prendendo partito per i dottori secolari contro gli ordini mendicanti nella disputa sorta intorno all’università di Parigi (Le dit de l’université de Paris); evocò inoltre la propria miseria e i proprî vizî in un tono accorato che anticipa F. Villon (Complainte Rutebeuf). Scrisse fabliaux, satire, contrasti, ma anche opere in cui espresse una profonda fede religiosa (La vie de Sainte Marie l’Egyptienne; il poemetto Neuf joies de Notre Dame). Importante il dramma religioso Le miracle de Théophile, in cui il protagonista vende l’anima al diavolo per poi pentirsi; noti sono anche Le dit de l’herberie, monologo di un ciarlatano che vende le proprie erbe medicinali, e il romanzo allegorico Renart le bestourné. ( Treccani)
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Poesia. Il lamento di Rutebeuf
di Redazione, 18/12/2018
di Lino Palanca
Per le vie della Parigi già caotica della seconda metà del XIII secolo s’aggira il poeta Rutebeuf.
Forse originario della Champagne, giovane, sposato con figlia, si guadagna la vita componendo poemi lirici e pièces teatrali: celebre il suo “Miracle de Théophile” dove si racconta di Teofilo, economo del vescovo di Antiochia in Cilicia, che ha venduto la sua anima al diavolo e viene salvato dalla pietà della Vergine.
A Rutebeuf capita di tutto: i guadagni della sua arte sono magri assai, perde un occhio, il cavallo gli si azzoppa, la povertà prende possesso della famiglia.
Sono tutte notizie che si apprendono solo leggendo le sue opere, soprattutto i “Dits” (racconti, in versi) perché per il resto, la sua vita è quasi totalmente avvolta nel mistero.
Peggio di ogni altra cosa: gli amici lo abbandonano. È il pezzo forte della sua Complainte (il “lamento” del titolo). Scritto probabilmente negli anni 1260, il testo è portatore di un insegnamento intramontabile: finché la disgrazia non ti tocca, la tua casa è ricolma di amici, ma se la fortuna ti abbandona, con lei se ne vanno anch’essi, trasportati dal vento nella notte fredda, come le foglie morte. E non tornano più.
LEO FERRE’ CANTA IL TESTO FRANCESE SOTTO :
SEGUE SUBITO JOAN BAEZ
altre versioni ::
PHILIPPE LEOTARD
RENEE CLAUDE
Pauvre Rutebeuf
Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Avec le temps qu’arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n’aille à terre
Avec pauvreté qui m’atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au vent d’hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière
Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m’était à venir
M’est advenu
Pauvre sens et pauvre mémoire
M’a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m’évente
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
***
L’espérance de lendemains
Ce sont des fêtes
FREDERIC EFFE LEGGE IL TESTO INTERO — SUL DISPLAY I DUE TESTI, L’ORIGINALE E LA TRADUZIONE IN FRANCESE CORRENTE
DOPO UN’INTRODUZIONE, LA LETTURA DEL TESTO INIZIA AL MINUTO : 2.17
https://www.youtube.com/watch?v=7qPAGHmMd0o
TESTO ORIGINALE
La Complainte Rutebeuf,
ou CI ENCOUMENCE LA COMPLAINTE RUTEBUEF DE SON ŒUL,
ou CI ENCOUMENCE LE DIT DE L’UEIL RUSTEBUEF.
Ne covient pas que vous raconte
Comment je me sui mis à honte,
Quar bien avez oï le conte
En quel manière
Je pris ma fame darrenière,
Qui bele ne gente n’en ière.
Lors nasqui paine,
Qui dura plus d’une semaine,
Qu’el commença en lune plaine.
Or entendez,
Vous qui rime me demandez,
Comment je me sui amendez
De fame prendre :
Je n’ai qu’engagier ne que vendre,
Que j’ai tant éu à entendre
Et tant à fère :
Quanques j’ai fet est à refère,
Que qui le vous voudroit retrèreIl durroit trop.
Diex m’a fet compaignon à Job,
Qu’il m’a tolu à. i. seul cop
Quanques j’avoie.
De l’ueil destre, dont miex véoie,
Ne voi-je pas aler la voie
Ne moi conduire.
A ci dolor dolente et dure,
Qu’à miédi m’est nuiz obscure
De celui oeil.
Or n’ai-je pas quanques je vueil ;
Ainz sui dolenz, et si me dueil
Parfondement,
C’or sui en grant afondement,
Se par cels n’ai relevement
Qui jusqu’à ci
M’ont secoru la lor merci.
Le cuer en ai triste et noirci
De cest mehaing,
Quar je n’i voi pas mon gaaing.
Or n’ai-je pas quanques je haing;
C’est mes domages :
Ne sai ce c’a fait mes outrages.
Or devendrai sobres et sages
Après le fet,
Et me garderai de forfet ;
Mes que ce vaut quant c’est jà fet ?
Tart sui méus ;
A tart me sui aparcéus
Quant je sui jà ès las échéus.
Cest premier an
Me gart cil Diex en mon droit san
Qui por nous ot paine et ahan
Et me gart l’âme :
Or a d’enfant géu ma fame ;
Mon cheval a brisié la jame
A une lice ;
Or veut de l’argent ma norrice,
Qui m’en destraint et me pélice,
Por l’enfant pestre,
Ou il reviendra brère en l’estre.
Cil dame Diex à qui le fist nestre,
Li doinst chevance
Et li envoit sa soustenance,
Et me doinst encore aléjance
Qu’aidier li puisse,
Que la povretez ne me nuise
Et que miex son vivre li truise
Que je ne fais.
Se je m’esmai je n’en puis mais,
C’or n’ai ne dousaine ne fais,
En ma meson,
De busche por ceste seson.
Si esbahiz ne fu mès hom
Com je sui, voir,
C’onques ne fui à mains d’avoir.
Mes ostes veut l’argent avoir
De son osté
[,Et j’en ai presque tout osté,
Et si me sont nu li costé
Contre l’yver.
Cist mot me sont dur et diver,
Dont mult me sont changié li ver
Envers antan.
Por poi n’afol quant g’i entan ;
Ne m’estuet pas taner en tan,
Quar le resveil
Me tane assez quant je m’esveil.
Si ne sai se je dorm ou veil,
Ou se je pens,
Quel part je penrai mon despens
Par quoi puisse passer le tens.
Tel siècle ai-gié :
Mi gage sont tuit engagié
Et de chiés moi desmanagié,
Car j’ai géuIij. mois, que nului n’ai véu.
Ma fame r’a enfant éu,
C’un mois entier
Me r’a géu sor le chantier.
Je me gisoie endementier
En l’autre lit,
Où je avoie pou de délit ;
Onques mès mains ne m’abelit
Gésir que lors ;
Quar j’en sui de mon avoir fors
Et s’en sui mehaigniez du cors
Jusqu’au fénir.
Li mal ne sevent seul venir :
Tout ce m’estoit à avenir
S’est avenu.
Que sont mi ami devenu
Que j’avoie si près tenu
Et tant amé ?
Je cuit qu’il sont trop cler semé ;
Il ne furent pas bien semé,
Si sont failli.
Itel ami m’ont mal bailli,
C’onques tant com Diex m’assailli
En maint costé
N’en vi .i. seul en mon osté :
Je cuit li vens les a osté.
L’amor est morte :
Ce sont ami que vens enporte,
Et il ventoit devant ma porte ;
S’es enporta,
C’onques nus ne m’en conforta
Ne du sien riens ne m’aporta.
Ice m’aprent
Qui auques a privé le prent ;
Mès cil trop à tart se repent
Qui trop a mis
De son avoir por fère amis,
Qu’il ne’s trueve entiers ne demis
A lui secorre.
Or lerai donc fortune corre :
Si entendrai à moi rescorre,
Se je l’ puis fère.
Vers les preudommes m’estuet trère
Qui sont cortois et débonère
Et m’ont norri :
Mi autre ami sont tuit porri ;
Je les envoi à mestre Orri,
Et se l’i lais ;
On en doit bien fère son lais
Et tel gent lessier en relais
Sanz réclamer,
Qu’il n’a en els rien à amer,
Que l’en doie à amor clamer.
Or pri celui
Qui .iij. parties fist de lui,
Qui refuser ne set nului
Qui le réclaime,
Qui l’aeure et Seignor le claime,
Et qui cels tempte que il aime,
Qu’il m’a tempté,
Que il me doinst bone santé,
Que je face sa volenté
Tout sanz desroi.
Mon seignor, qui est filz de Roi,
Mon dit et ma complainte envoi,
Qu’il m’est mestiers,
Qu’il m’a aidié mult volontiers :
Ce est li bons quens de Poitiers
Et de Toulouse ;
Il saura bien que cil goulouse
Qui si fètement se doulouse.
TESTO ORIGINALE DA ” WIKISOURCE.ORG “
https://fr.wikisource.org/wiki/Rutebeuf_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes,_1839/La_complainte_Rutebeuf
Dove si parla degli amici che si sono dileguati c’è un’eco de ” Les feuilles mortes”. Nella canzone sono gli amanti che scompaiono, lì sono gli amici.