PARIS
En remontant l’avenue George V vers les Champs-élysées, le piéton de Paris a de quoi être surpris. De loin il perçoit une perspective troublée et se demande s’il s’agit d’une illusion d’optique, d’un reflet ou peut-être même d’un mirage. L’immeuble tourmenté qu’il aperçoit serait-il l’oeuvre d’un architecte sous amphétamine ou le nouveau chef-d’oeuvre de Frank Gehry? Une déclinaison de “la maison qui danse” de Prague”? En approchant, s’il ne trébuche pas avant, déstabilisé par la construction bancale qui semble bouger au fond de l’avenue, le piéton identifie un immense trompe-l’oeil.
Le classique immeuble parisien du 39 de l’avenue George Vsemble se cabrer sous l’effet d’une intense chaleur. Les fenêtres et les balcons coulent et s’affaissent. La symétrie haussmannienne s’effondre, les lignes de fuite se multiplient, il ne reste pas un seul angle droit. La belle ordonnance de la façade s’est dissoute.
Les concepteurs revendiquent l’influence de Salvador Dali, le peintre surréaliste. Dans son tableau “la persistance de la mémoire” exposé au Moma à New-York, Dali peint des montres molles, liquéfiées comme un camembert trop fait. Il disait peindre avec “une impérialiste fureur de précision pour systématiser la confusion et ainsi aider à discréditer complètement le monde du réel”.
Traditionnellement le peintre représente sur une surface plane un monde en trois dimensions. Il crée une illusion d’espace en simulant la perspective. La peinture est d’abord une tromperie. Le peintre de trompe-l’oeil va plus loin. Par un réalisme minutieux et des jeux d’ombres et de lumières il cherche à duper le spectateur, l’espace d’un instant, en lui faisant prendre la représentation d’un objet ou d’un paysage pour l’objet ou le paysage lui-même.
Cet art du faux manipule l’espace et les sens du spectateur. En décoration murale, le trompe-l’oeil crée une illusion de profondeur comme au Palazzo Spada à Rome. Francesco Borromini y peint une galerie qui semble réelle alors qu’il ne s’agit que d’une image plate en deux dimensions. De nos jours, les murs des villes s’ornent de peintures murales en trompe-l’oeil (1, 2, 3, 4 ) qui bien souvent ne trompent personne et ne sont qu’un clin d’oeil amusant cachant un mur aveugle.
AL TRAMONTO
DI SERA
Cette aberration visuelle est une manifestation du surréalime urbain. Surréalisme urbain? Il n’y a ici aucune subversion, aucun défi et le bourgeois d’aujourd’hui, loin de s’offusquer, accourt et approuve cette opération de communication.
Le groupe Bleeker a demandé à la socièté Athem, connue pour la malle Vuitton des Champs-Elysées, d’imaginer une bâche d’échafaudage pour son immeuble en travaux. Pierre Delavie a photographié l’immeuble existant, déformé l’image par ordinateur puis l’a fait imprimer sur d’immenses toiles. Pour plus de réalisme, ou de surréalisme, des corbeaux et des corniches en polystyrène, sculptés par Frédéric Beaudoin, sont collés sur le trompe-l’oeil donnant un effet de relief surprenant.
Cet énorme bâche de 2500 mètres carrés remplit ses objectifs:
1- Elle cache un chantier disgracieux
2- Elle anime la rue. Le leurre fonctionne en surprenant les passants et parfois les automobilistes.
3- Elle fait beaucoup parler d’elle.
En résumé, C’est une excellente opération de marketing. Même si la démarche est commerciale, le résultat vaut le déplacement.
Ce trompe-l’oeil, éphémère, devait disparaître en septembre 2007. En mars 2008, il est en cours de démolition.
Le 26 janvier 2009 des morceaux de la bâche trompe-l’oeil seront vendus aux enchères
Dans le même esprit le trompe-l’oeil du Flatiron building de Toronto crée une réalité improbable en montrant un immeuble neo-classique dont la façade se décolle en révèlant un banal mur de brique.
A deux pas de là, l’hôtel Fouquet’s Barrière réserve une autre surprise.
Voir d’autres bâches de travaux en trompe-l’oeil:
les trompe-l’oeil de la place Vendôme à Paris
le trompe-l’oeil plaque de chocolat 100% LCL boulevard des Italiens
le trompe-l’oeil du futur musée René Magritte à Bruxelles
le trompe-l’oeil du Printemps, un miroir menteur
Le trompe-l’oeil verdoyant du château de Versailles, loin de tout mercantilisme
Art et illusion, le trompe-l’oeil exposé à Florence
CE LO SPIEGA IN ITALIANO QUESTO LINK SOPRA:
Passeggiando per le vie della capitale francese, può capitare d’imbattersi nella magia del trompe l’oeil che riesce a portare un giardino in una stanza, abbattendo muri e allargando spazi, giocando con le leggi della prospettiva.
Le facciate di Parigi sono spesso decorate con questa tecnica originalissima.
Vere e proprie opere d’arte a cielo aperto, manifestazioni di surrealismo urbano, sono disseminate qua e là nella capitale.
L’artista rappresenta su una supercie piana un mondo a tre dimensioni e crea un’illusione di spazio simulando la prospettiva.
Attraverso un realismo minuzioso e giochi d’ombre e di luce cerca d’ingannare l’occhio di chi guarda.
Quest’arte del falso è capace di manipolare la percezione dello spettatore e di giocare con i suoi sensi.
Molto originale é l’opera che si trova al 39 de l’avenue George V, a pochi passi dagli Champs Elysées.
Da lontano il passante crede inizialmente si tratti di un’illusione ottica, una sorta di miraggio: il palazzo sembra danzare, muoversi, fondersi!
Avvicinandosi si rende conto che si tratta di un enorme trompe l’ œil che ha ingannato la sua attenzione.
Si tratta di una trovata originale e artistica utilizzata per coprire un palazzo in ristrutturazione.
39 avenue George V
75008 Paris
Metro: George V