Universellement connue sous mon surnom “Sissi”, grâce aux films d’Ernst Marischka qui révélèrent la comédienne Romy Schneider.
Je suis Elisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach,,
duchesse en Bavière puis, par mon mariage, impératrice d’Autriche et reine de Hongrie, née le 24 décembre 1837 à Munich, dans le royaume de Bavière, et morte assassinée le 10 septembre 1898 à Genève, en Suisse. Je vais vous dévoiler mon album de famille et peut être quelques petits secrets… faire part de mariage avec mon cousin le jeune empereur François-Joseph 1er d’Autriche. Le mariage est célébré le 24 avril 1854 à Vienne
Contrairement à la tradition, la nuit de noces n’est pas publique. Elle se passe assez mal, le jeune empereur, habitué à des dames peu farouches et audacieuses, ne sait pas apprivoiser la jeune fille inexpérimentée que je suis.
Les premiers temps du mariage, nous prenons nos quartiers au château de Laxenbourg, aux environs de la capitale. Je me sent perdue et surveillée par ma belle-mère, tante Sophie et par son entourage. L’empereur, m’adore mais il est peu présent accaparé par les obligations de sa fonction il doit se rendre tous les jours à Vienne, au palais de la Hofburg, ou au palais de Schönbrunn et n’en revient que très tard dans la soirée. Je ne suis qu’une adolescente peut être un peu narcissique et me sent abandonnée. De là proviennent mes premières répugnances pour la vie conjugale. Beaucoup plus tard, je confierai à ma fille Marie-Valérie “le mariage est une institution absurde. Enfant de 15 ans, j’ai été vendue. Cependant, je vais être rapidement enceinte et nous aurons quatre enfants. Sophie Frédérique Dorothée Marie Josèphe (1855-1857) Gisèle Louise Marie (1856-1932 Rodolphe François Charles Joseph (1858-1889), archiduc d’Autriche et prince héritier de l’empire austro-hongrois. Il épousa (1881) la princesse Stéphanie de Belgique (1864-1945). Il mourut avec sa maîtresse Marie Vetsera dans le pavillon de chasse de Mayerling en 1889. Marie Valérie Mathilde Amélie (1868-1924) l’archiduchesse Sophie (1858)
contrairement à la légende ma tante, l’archiduchesse, m’aimait, seulement elle me trouvait bien trop immature et nos relations furent souvent orageuses. Elle appréciait mes qualités personnelles, seulement, je n’avais aucun goût pour la vie curiale, et je souffrais d’un protocole auquel jamais je ne sus m’adapter. Puis ma tante décida de prendre en charge l’éducation des trois premiers enfants ; cela entraîna des conflits à répétition. De plus, la mort de Sophie, ma première fille me marqua profondément. La naissance difficile de Rodolphe par la suite et la culpabilité qui me rongeait n’ont rien arrangé entre moi et François-Joseph, ni avec ma belle-mère..
A partir de 23 ans, je vais m’adonner à d’interminables voyages à travers l’Europe, sortes d’errances qui agissent un peu comme des tranquillisants. En 1891, l’ex-impératrice, Eugénie écrira de moi “C’était comme si on avait voyagé avec un fantôme, car son esprit semblait résider dans un autre monde.” Dès 25 ans mes symptômes de dénutrition sont considérés comme graves.
Je rejete la nourriture comme ses contraintes, m’impose des régimes draconiens, obsédée par un poids maximum de 50 kg pour 1.72 m. Je fais de la gymnastique me lance dans d’éperdues randonnées pédestres ou équestres où j’ épuise mon entourage. Obsédée par ma silhouette, je me passionne pour la beauté physique de mon sexe et fais réunir une collection de photographies des plus belles femmes de tous horizons, par définition en plan, sans volume. A 32 ans, je ne se laisse plus approcher par l’objectif du photographe, comme pour garder une éternelle jeunesse…
Le 8 juin 1867, je suis couronnée reine de Hongrie aux côtés de mon mari.
Le refus qu’exprime mon corps, je le manifeste également par mon militantisme en faveur de la cause hongroise, qui s’oppose tant à ma belle-mère qu’à l’empereur. L’instauration de la double monarchie en 1867 correspond du reste à l’apogée de mon succès populaire et de ma beauté.
TROP DE DRAMES DANS MA VIE
La mort de mon ainée, l’exécution de mon beau-frère Maximilien au Mexique, contemporaine de la disparition prématurée de ma sœur Hélène, mon cher cousin, Louis II de Bavière qui sombre dans la folie et, interné, se noie dans le lac de Starnberg . Rodolphe, mon troisième enfant, conçu pendant le deuil de l’aînée, se suicide à Mayerling en compagnie de sa maîtresse (1889). Enfin, ma sœur, la duchesse d’Alençon, est brûlée vive parmi plus d’une centaine de victimes dans l’incendie du Bazar de la Charité à Paris (1897).
La maîtresse de mon époux
Non, contrairement à la légende je ne l’ai pas choisie…mais encouragée, elle devint mon amie car son rôle auprès de l’Empereur “m’arrangeait”. Je voulais ma liberté et le bien être de mon époux. Si l’Empereur m’adorait je n’éprouvais pour lui plus d’estime que d’amour. La comédienne Catherine Schratt fut une compagnie pour François-Joseph une amie sûre, fidèle, désintéréssée; elle l’informera et le conseillera sans jamais devenir l’instrument d’une coterie ou le porte parole d’un clan. Il trouvera auprès d’elle un bonheur qui satisfait le côté bourgeois de sa nature. Certains le nient, faisant valoir que la correspondance échangée entre eux est simplement amicale et que la famille impériale n’aurait pas entouré d’autant de respect une liaison suspect . Sans doute. Mais quand on connait un tant soit peu l’Empereur, il est difficile de croire, il n’a alors que 56 ans, qu’ il n’ait pas été tenté de ……
J’avais un défaut physique : une dentition en très mauvais état, ce qui fait que je gardais souvent, la bouche fermée, à fortiori lorsque je me faisais photographier. Le musée de la Hofburg, à Vienne, conserve les instruments de torture que mon dentiste utilisait.
J’ étais de gauche, anarchiste, dépressive, peut-être bipolaire, n’aimais pas Vienne…et je fus Impératrice d’Autriche.
De ma jeunesse en bavière et de par l’influence de mon père, j’aimais parcourir la forêt en solitaire, mes chiens, rétive à tout protocole. J’avais de véritables convictions libérales. Rien pour faire une Impératrice..Mon père était neurasthénique, mon cousin sombrera dans la folie, mon fils se suicidera.. j’étais sans doute dépressive, voire plus.
Aujourd’hui, la capitale autrichienne ne cesse de me rendre hommage pourtant je détestais Vienne, symbole de mon “emprisonnement” dans une cage dorée et préférais, de loin, la Hongrie.
Mon assassinat : un hasard
Lorsque le 10 septembre 1898 à Genève, l’anarchiste italien Luigi Luccheni qui ne m’en voulait pas spécialement mais souhaitait juste perpétrer un “coup d’éclat” en assassinant une “célébrité”, de préférence de noble lignage. Le duc d’Orléans, présent dans la cité genevoise, ayant modifié son emploi du temps, Luccheni s’est “rabattu” sur moi. Il m’ a planté sa “lime” au dessus du sein gauche, j’avais 60 ans, je n’ai pas senti le coup …
Je repose dans la crypte des Capucins, à Vienne, à la droite de mon époux, François Joseph, décédé en 1916 après un règne de 68 ans. Il est le dernier empereur à avoir été inhumé solennellement en ces lieux.